OVNI : Réunion, ciel d’accueil

 

A l’instar d’un certain nombre de vols longs courriers qui survolent notre île, les Objets volants non identifiés ont fait de nombreuses apparitions à la Réunion. La Plaine-des-Cafres en a eu son lot, au point de donner naissance à la "Soucoupe volante", la Bretagne n’a pas été épargnée et des aviateurs en ont vu. Pas facile pourtant d’être témoin. Parce qu’on les a moucatés plus souvent qu’à leur tour, ceux qui "les" ont vus ne veulent plus s’en souvenir. Restent les rumeurs et les rapports, les espoirs et les mystiques. Surtout, reste dans l’air cette impression que s’ils débarquaient, les extra-terrestres ne seraient certainement pas mal reçus.

 

La dernière fois c’était une météorite, chacun en a été d’accord. Le 19 septembre 2002, une sorte de grosse boule de feu qui a traversé le ciel de la Réunion du Nord au Sud, plutôt visible depuis la côte ouest. Bon, c’était exceptionnel mais ça n’avait rien de surnaturel. N’empêche, au début, comme d’habitude, toutes les hypothèses avaient été avancées, le temps qu’un spécialiste réponde sur les ondes de Free dom. A La Réunion, les habitants ont presque l’habitude d’un ciel particulièrement chargé. Les longs courriers sillonnent notre espace aérien en tout sens et ils ne seraient pas les seuls, si on reconstitue l’histoire connue des observations d’objets volants non-identifiés recensées depuis… 1925. Si à l’époque le témoignage d’un certain Anéa Vitry a pu jeter le trouble chez les Réunionnais, on sait aujourd’hui, depuis le 19 septembre dernier justement, ce qu’on peut en penser. Le témoin explique qu’il a vu, à la tombée de la nuit, une "grosse boule rouge, d’un fort diamètre que je n’ai pas pu apprécier" … Ce qu’on doit supposer être une météorite semblable à la dernière serait passée au-dessus de Saint-Denis avant d’aller disparaître en mer.

La visite des "babas Michelin"

Mais c’est surtout l’histoire de la Plaine-des-Cafres qui met en lumière le phénomène des Ovnis à la Réunion. Le 31 juillet 1968, au 22e Kilomètre à la Plaine-des-Cafres, un homme de 31 ans nommé Luce Fontaine a vu des "babas Michelin" dans une soucoupe volante posée sur le sol. Les visiteurs auraient décampé dès leur intimité troublée. Racontée dans la presse plus d’une semaine plus tard, cette apparition a permis de mettre en exergue l’encombrement de l’espace aérien au-dessus de la Plaine-des-Cafres si on en croit les autres témoignages qui ont suivi celui de Fontaine. Même, parmi ces touristes d’un genre spécial, le modèle Bibendum a l’avantage d’avoir été "vu" deux fois. Un témoin en a croisé trois du côté de Petite-Île.
La Bretagne aussi, serait assez souvent fréquentée par les "boules lumineuses" selon plusieurs témoignages concordants relevés en 1986. Et puis Saint-Gilles, et puis Saint-Leu, et puis Gillot et puis…
Difficile alors de nier qu’il se passe quelque chose au-dessus nous. En tout cas, sans explication rationnelle, on pourra toujours continuer à croire aux Ovnis et aux extra-terrestres qui pourraient les occuper. Et en relisant les témoignages parus dans la presse à chaque nouvelle apparition, on se rend compte que finalement, les Réunionnais accueillent avec une certaine sympathie ces visites. Peut-être qu’avec sa tradition de tolérance et d’accueil, la réputation de La Réunion est parvenue jusqu’aux confins de l’univers. Il faut bien admettre que les Ovnis sont presque courants ici.
D’ailleurs, en France, on ne les appelle ni Ovni ni UFO (appellation américaine pour Unidentified flying object) mais tout à fait officiellement des "Phénomènes rares aérospatiaux". Pas "impossibles" ou "incroyables", non, "rares". Il y a même un service d’expertise affilié au Centre national d’études spatiales, c’est dire. On ne néglige pas le phénomène.

"Quelque chose" sur une photo

Pour en revenir à la Réunion où les observations ont été nombreuses et surtout d’autant plus remarquables que certaines ont été collectives, la plus impressionnante après le témoignage de Luce Fontaine, a été l’image fixée involontairement sur la pellicule par Daniel Ubertini alors qu’il prenait la photo d’un avion au décollage. C’est à ce jour la seule image connue d’un ovni péi. Mais ce n’est pas la seule fois qu’un "phénomène rare aérospatial" est observé à proximité d’un avion. Trois pilotes amateurs rentraient de Madagascar en 1999 quand ils s’aperçoivent qu’ils sont accompagnés par un engin dont personne jusqu’à présent n’a su dire ce que c’était. Il s’agit d’ailleurs ici de la plus récente des observations connues. Elle est parfaitement racontée par ses protagonistes.
Manque en revanche, et c’est dommage eu égard à l’espace disponible sur l’île, les "crop circles", ces figures géométriques dessinée par on ne sait pas toujours qui dans les champs de céréales (et en général aux Etats-unis, en tout cas souvent sur le continent américain). Ce sont ces phénomènes qui ont fait le succès du film "Signes" récemment, avec un fermier joué par Mel Gibson. Ça ferait sûrement très bien dans les champs de canne, une belle fresque géométrique visible du ciel. A coup sûr un "plus" pour les touristes héliportés en l’absence de lave en fusion.
Inconnu à la Réunion, aussi, l’enlèvement par les extra-terrestres pour un dialogue sympa entre amis, une sorte "tea time" avec tasse et, bien sûr… soucoupe. Le plus connu de ces heureux élus a fait des adeptes : Raël a déjà raconté maintes et maintes fois ses nombreux vols en engin spatial avec les Elohim, ces êtres venus d’ailleurs qui ont crée l’homme et entendent le faire prospérer grâce à la géniocratie : on prend les meilleurs et on continue, pas de pitié pour les idiots. D’accord, il suffit de lire pour trembler : si c’est Raël qui définit les critères de l’intelligence supérieure, la race humaine n’est pas sortie de l’auberge.

Évolution : vers Bibendum ou Roswell ?

N’empêche, à défaut de vrais copains des Elohim La Réunion peut compter sur un couple de fervents Raëliens qui prospèrent tranquillement en attendant le grand jour : celui où leurs pères reviendront remettre un peu d’ordre dans ce foutoir terrestre. D’un point de vue strictement réunionnais, les statistiques voudraient que les Elohim ressemblent à Bibendum puisque c’est à ce jour le modèle le plus courant sur nos terres. C’est une bonne nouvelle, la bouée autour de la taille serait la forme la plus aboutie de l’évolution des humains. Eh oui, les poignées d’amour redeviendront tendance un de ces jours. Mais bon, ce n’est a priori pas pour tout de suite. Et de toute façon, s’il faut choisir en ça et la créature de Roswell…
En attendant et eu égard à l’attrait particulier que semble exercer sur les visiteurs du ciel l’espace Réunionnais (et même l’océan Indien si on en croit des témoignages précis), il n’est pas interdit de croire à tout et d’en profiter pour lever régulièrement les yeux vers notre voûte étoilée, la plus belle du monde et d’imaginer qu’un jour, une soucoupe traversera la Voie lactée pour se montrer devant vous. Si c’est Bibendum, renseignez-vous, quand même, sur cette histoire d’Elohim et de bouée.

 

Ils sont apparu en 1968 à la Plaine-des-Cafres : Trente-cinq ans d’Ovni à La Réunion

 

C’est à la Plaine-des-Cafres qu’ont été vus les premiers extra-terrestres péi, le 31 juillet 1968. Depuis, les observations ont été nombreuses et plusieurs d’entre elles nous forcent à nous interroger.

La première observation d’extra-terrestres, en juillet 1968, a été aussi parmi les plus impressionnantes dans la mesure où le témoin, un ouvrier agricole de 31 ans (considéré comme sobre) appelé Luce Fontaine, a affirmé aux gendarmes les avoir approchés à vingt-cinq mètres à peine : "J’ai aperçu pendant une quinzaine de secondes un objet de forme ovoïde stationné à quatre ou cinq mètres du sol. L’objet emettait une lumière crue comme celle d’un arc électrique. Il avait quatre à cinq mètres de diamètre et environ deux mètres et demi de haut. Il était bleu et blanc dans ses parties supérieures et intérieures. Un peu gêné par la forte lumière, j’ai pu quand même distinguer, derrière un écran bleu, deux personnages qui m’ont paru mesurer environ 90 centimètres. Les deux personnages étaient vêtus d’un scaphandre (...) Ils ressemblaient à deux "Babas Michelins" dont l’un me tournait le dos alors que l’autre me faisait face. Lorsque ces deux espèces de cosmonautes m’ont vu, il y a eu un éclair blanc et l’appareil s’est envolé."

Importante radioactivité

Après l’enquête de celui qui était à l’époque le responsable des secours départementaux, Léopold Legros, on s’est aperçu que le chapeau et le pantalon de Luce Fontaine étaient radioactifs dans des proportions supérieures aux taux naturels. De retour sur place, l’enquêteur trouve aussi de la radioactivité et six points alignés trois par trois. Aujourd’hui, encore, aucune expication n’a été fournie publiquement.
Le 14 février 1975, Antoine Séverin est au Piton Calvaire à Petite-Île. Il a vu, lui aussi, les Bibendums. Il les aurait trouvés descendant de leur engin et se déplaçant pieds joints, par bonds. Et quand ils le voient, les "visiteurs" se débarrassent d’Antoine à l’aide d’un "puissant éclair parti du haut de la soucoupe". C’est la dernière visite connue des Michelin’s boys à la Réunion.
En revanche, en 1977 une habitante des hauts de Saint-Leu entend du bruit et sort, pour apercevoir un "petit avion" qui file à tout vitesse vers la mer et disparaît dans les flots.
Auparavant en 1976, le 27 mars exactement, un gendarme a affirmé avoir vu "une tache de brouillard" située un peu au-dessus du terre-plain herbeux se trouvant au centre du carrefour formé par le boulevard Lacaussade et les rues Sainte-Marie et Molière à Saint-Denis. Le "nuage" a ensuite disparu comme doué d’une volonté propre. L’anecdote, rapportée par Jean-Claude Bourret dans son livre "L’armée parle" est d’autant plus savoureuse quand on sait que les gendarmes ont ensuite procédé à une... reconstitution de la scène.

Un Boeing et quoi d’autre ?

Le 19 février 1997, Daniel Ubertini a réussi par hasard le plus rare et plus précieux des clichés: il a fixé sur la pellicule ce qui ne ressemble à rien d’autre qu’un ovni.
Le 7 septembre 1978 vers 23 h 50, ils sont plus de cent personnes a avoir vu dans le ciel au-dessus du théâtre en plein air de Saint-Gilles ce que le directeur de l’époque, Michel Le Tellier avait décrit de la façon suivante: "Brusquement au-dessus de nous, le ciel s’est embrasé d’une vive lumière bleue, d’un bleu très clair; au centre de cette illumination, un objet d’un vert très violent qui semblait venir de la direction de Saint-Gilles-les-Hauts et se dirigeait vers la mer. Très vite. Nous avons d’abord cru que l’installation électrique avait sauté car l’éclat de la lumière faisait penser un peu à un arc électrique ou à une étoile filante que l’on aurait vue de près, dans un ciel assez nuageux. Tout s’est passé en quelques secondes mais l’objet donnait l’impression de disparaître dans la mer."
La même année en avril, cinq membres de l’équipage du bateau "Le Mascareigne", qui croisait alors au large des Seychelles, est approché par trois boules lumineuses rouges, posées sur l’eau qui restent là avant de disparaître. Elles avaient à peu près la taille et la forme d’un ballon de rugby. Le lendemain, deux hauts fonctionnaires seychellois auraient vu un Ovni survoler lentement l’île de Mahé.

Les petites boules de la préfecture

Ce sont ensuite de nombreuses apparitions rapportés par des témoins, et presque toujours des "sphères lumineuses". C’est le cas notamment le 16 juin 1982 quand un gardien de la paix aperçoit, devant la préfecture, "un objet de forme sphérique, de couleur jaune orangé suivi d’une traînée lumineuse composée d’environ une dizaine de petites boules de même teinte"...
Noël 1983, novembre 1984 (une dizaine de personnes à l’Hermitage), les apparitions se succèdent ensuite au rythme d’une par an. On a peut-être frôlé la tentative de colonisation.
Un an plus tard encore, le 13 septembre 1985, trois gendarmes du PC volcan et deux promeneurs ont affirmé avoir vu "un objet de couleur blanche, brillant, effectuant des allers et retours au-dessus du chemin (dans l’enclos; Ndlr) avant de s’élever et de se perdre". Dans la foulée, un nouveau témoin s’était déclaré pour affirmer avoir vu lui aussi mais le 6 août l’objet en question au-dessus de la Plaine-des-Sables.
Très intéressant et fort intrigant, le témoignages de trois hommes, trois membres de l’aéroclub Roland-Garros. En 1999, Eric Grigon, instructeur, Philippe Cadet et Eric Lescaret revenaient de Tamatave et volaient vers l’aéroport de Saint-Denis quand leur attention a été attirée par "un point lumineux", selon Eric Grignon qui poursuit: "Le point lumineux était extrêment brillant et sa taille était d’environ trois fois celle de Vénus." Quand les trois hommes constatent que le point bouge, il commencent à "gamberger sérieusement", racontent-ils. Ils envisagent alors la présence d’un autre avion à leur côté. Mais la tour de contrôle de Roland-Garros est formelle: il n’y a aucun autre aéroplane censé se trouver à cet endroit.

"Comme les dauphins accompagnent un bateau"

Pressés d’en savoir plus, les trois hommes stabilisent l’appareil et entament une série d’observations qui ne les rassurent pas: l’objet volant reste parfois immobile avant de reprendre sa route. Les trois pilotes sont alors persuadés d’être en présence d’un Ovni et préviennent la tour de contrôle qui alerte à son tour un vol commercial situé plus loin dans l’espace aérien.
Ce fut alors le début du spectacle pour les passagers du Cessna 172. Eric Grignon a raconté à l’époque: "C’était un peu comme quand les dauphins accompagnent un bateau. Dans notre cas c’était ce point lumineux qui nous précédait et qui jouait avec nous. On avait du mal à estimer la distance et la taille de l’engin, la nuit, faute de références. Soit l’engin était éloigné et alors la vitesse et l’ampleur des déplacements est remarquable, soit il était petit et tout près et le caractère extraordinaire de ses déplacements s’explique mieux".
Ce sont justement ces déplacement qui ont choqué les trois pilotes, tant l’Ovni adoptait des trajectoires changeantes avec des virages extrêmement brusques. A priori, aucune explication rationnelle n’est en mesure d’expliquer ce que les trois hommes ont vu ce jour-là. Selon eux, il ne pouvait pas s’agir d’un avion de ligne et même un avion de chasse aurait eu du mal à voler comme ça.
Depuis cet extraordinaire témoignage, les soucoupes, boules lumineuses et autres Bibendums ne se sont plus laissé approcher. Le développement urbain et l’environnement général de La Réunion n’est peut-être plus en vogue chez les visiteurs où ils ont appris à mieux se cacher. Et puis, malgré X-Files, la mode est passée. Les Raëliens parlent plus de clonage que d’extra-terrestres, les terriens finissent pas se dire qu’avec tout ce que l’homme envoie dans l’espace, il ne faut pas s’étonner d’intriguer les autres occupants de la galaxie. Ou bien encore, plus personne n’ose faire part d’une expérience singulière avec un "quelque chose" qui ne ressemble à rien de connu...

 

Des Martiens sous le volcan... La bande dessinée y a pensé, pourquoi pas nous?

 

Hergé et Edgard P. Jacobs y avaient pensé : les volcans peuvent dissimuler des intrus ou s’expliquer par l’arrivée et le décollage de vaisseaux intersidéreaux. Comme le Piton des Neiges, peut-être...

Le Vol pour Sydney à bord duquel Tintin, Milou et ses compagnons ont pris place dans un album des aventures du reporter du Petit journal est finalement détourné sur une île volcanique où l’attend le terrible Rastapopoulos. Bien entendu, Tintin arrive à s’échapper de sa prison et fait une rencontre étrange : un savant qui communique avec les extra-terrestres, lesquels se servent du volcan comme une base de lancement et de camouflage pour leur vaisseau.
Jacobs, lui, envoie aussi Francis Blake et Philippe Mortimer sur une île volcanique mais pour leur faire découvrir une autre sorte d’extra-terrestres : les survivants de l’Atlantide. Qui, eux aussi (et ce ne sont pas les seules similitudes entre les deux albums du maître belge et de son plus grand fan), font décoller leur véhicule à la fin de l’histoire. Et à chaque fois ça ressemble au réveil du volcan.
Nous voila donc en train de regarder le Piton des Neiges et nous demander : est-il déjà une cité secrète dont la seule vie ne suffit pas à alarmer les capteurs des veilleurs ou les extra-terrestres sont-ils repartis en le laissant vide, éteint, inutile ?
A l’inverse, le piton de la Fournaise, toujours actif, est-il secoué par les soubresauts d’un engin spatial qui sort faire les courses régulièrement, où n’est-il que la dérivation des laves détournées du cratère du piton des Neiges pour cause de confort d’habitation?
La croute terrestre est peut-être fragilisée par les travaux réalisés sous les cônes par les visiteurs venus d’ailleurs ou simplement par l’arrivée de leur véhicule dont on imagine bien sûr qu’il est forcément brillant et très grand, si possible de forme ovoïde. Bien sûr, il ne fait pas de bruit quand il vole mais il secoue un peu tout autour et est entouré de vibrations qui le rendent presque invisible. Et il tourne sur lui-même.
De temps en temps, des sondes partent explorer les alentours, faire des relevés sur la surface. Les Réunionnais croisent alors des sphères lumineuses, des boules roses, voire même une patrouille de Bibendums à la Plaine-des-Cafres, à Petite-Île ou carrément dans l’enclos de la Fournaise ou au-dessus de la Plaine-des-Sables (des phénomènes ont été observés à chacun de ces endroits). Régulièrement, parce qu’il faut bien se réapprovisionner et se renseigner sur les autres formes de vie autour de l’île, des petits engins foncent vers la mer en provenance des cirques. Un autre s’amuse des fois à comparer ses performances de vol avec un Boeing ou un Cessna, à chaque fois à proximité de l’aéroport de Saint-Denis.
Bref, tout se passe finalement assez bien et la cohabitation est pour l’instant pacifique. On se croirait dans une histoire pour enfants...

 

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